Rubrique : Istanbul

Passage obligé de toute visite touristique d’Istanbul, le Bazar égyptien est, comme le Grand Bazar de cette même ville ou le souk de Marrakech, le type même du piège à touristes qui se nourrit de leurs fantasmes orientaux. Petite revue des choses auxquelles vous tenterez d’échapper dans cet antre mercantile…

Le Bazar égyptien, également appelé Bazar aux épices, a été construit à la fin du XVIIe siècle pour servir de source de revenus à la mosquée voisine, la désormais mal-nommée Nouvelle Mosquée (Yeni Camii). L’origine de son nom reste obscure : il semblerait que sa construction ait été financée par des taxes levées sur les marchandises en provenance d’Égypte. Encore aujourd’hui, les loyers de ses boutiques servent à entretenir la Nouvelle Mosquée.

Nul besoin d’être un routard tanné par l’aventure pour se rendre rapidement compte que le Bazar égyptien est un traquenard tendu aux touristes, sous forme de boutiques vendant toutes sortes d’épices, de fruits secs, de tisanes, de tissus, etc. Parmi ces miroirs aux alouettes se trouvent néanmoins quelques boutiques où vont parfois se ravitailler les autochtones, mais leur nombre diminue inexorablement.

Les Doudes vous recommandent en particulier de ne PAS acheter de tisanes dans le Bazar égyptien. Les Turcs sont très amateurs de tisanes et, dans n’importe quel supermarché, vous trouverez des tisanes de bonne qualité : sauge (adaçayı), orties (ısırganotu), fenouil (rezene), grenade (nar), etc. Au Bazar égyptien, vos yeux vont être irrésistiblement attirés par des tisanes de grenade, de mûres (d’arbre) et d’autres fleurs ou fruits. À moins d’avoir l’habitude de faire des tisanes avec les mélanges pour pots-pourris les plus agressifs, nous vous recommandons de vous abstenir…

Tout n’est pas forcément mauvais ou hors de prix au Bazar égyptien… à condition d’en sortir ! Le long du coté ouest du bâtiment (vers le Grand Bazar) se trouvent d’excellentes échoppes de produits anatoliens et, en particulier, de fromages comme le tulum. Les plus courageux essaieront l’otlu peynir, un fromage kurde mélangé d’herbe (de pâturage) saumurée qui devrait être mis en compétition avec le schabziger pour le titre mondial du fromage fatal. C’est également là que se trouve la maison-mère de la marque de café turc la plus connue, Kurukahveci Mehmet Efendi.

Le Bazar égyptien héberge deux restaurants situés dans de belles salles voûtées. Le plus ancien, Pandeli, est de l’avis général à éviter à tout prix pour son désastreux rapport qualité/prix et ses serveurs exécrables. Bab-i Hayat, récemment ouvert près de la porte Est, semble servir une nourriture décente pour un prix acceptable dans une ambiance sympathique. Les Doudes iront l’essayer un de ces jours, lorsqu’ils devront aller renouveler leurs provisions de shampooing à l’ail (idéal contre les vampires turcs, voir la photo en bas à droite, clic droit, « Afficher »).

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Rubrique : Turin

Lorsque les Doudes, en virée piémontaise, apprennent que Turin recèle le plus grand marché alimentaire d’Europe, elles s’y rendent l’eau à la bouche. Mais le marché de Porta Palazzo n’est pas un marché de carte postale. Depuis presque deux siècles, il est le point de ralliement des populations venues à Turin pour échapper à la misère de leurs terres d’origine.

Porta Palazzo, c’est une place de 51.000 m2 (la Piazza della Repubblica) qui se situe là où se trouvait, jusqu’au XVIIIe siècle, la porte nord de la ville de Turin. Un vaste espace ouvert où la circulation est quasi totalement neutralisée pour laisser place au marché. En 1836, deux halles couvertes sont construites de part et d’autre, l’une pour l’alimentation, l’autre pour les vêtements. En 1916, une halle de métal et de verre, le Marché de l’Horloge, est ajoutée. Récemment, une halle très XXIe siècle, le PalaFuksas (du nom de son architecte), a poussé en symétrie au Marché de l’Horloge. Devant, derrière et entre ces halles, un millier de stands qui proposent des produits alimentaires (côté Marché de l’Horloge) et des vêtements (côté PalaFuksas). Le samedi, on estime qu’environ 100.000 personnes passent par Porta Palazzo…

Dans les années 1950, 1960 et 1970, les stands du marché de Porta Palazzo étaient tenus essentiellement par les Italiens du Mezzogiorno, ces immigrés du sud venus gagner leur vie dans les capitales industrielles du nord. Le dimanche, les entrepreneurs locaux venaient y embaucher les journaliers. Depuis les années 1980, les stands sont plutôt tenus par des immigrés nord-africains. Porta Palazzo continue ainsi sa tradition d’être le marché de ceux qui refont leur vie dans la capitale piémontaise. Aujourd’hui, les nouveaux arrivants sont les femmes roms, en jupes à sequins et fichus colorés, fraîchement débarquées de Roumanie.

Côté nourriture, le Marché de l’Horloge est une halle regorgeant de produits locaux (lors de notre passage, un festival d’agneaux et de porcelets tranchés dans la longueur et destinés à orner la table de Pâques) et des arcades réservées aux maraîchers locaux. Le samedi, Porta Palazzo héberge le Balon, le marché aux puces turinois (le deuxième dimanche du mois y a lieu le Gran Balon, une très vaste brocante).

Avec les marchés de Gênes, de Marseille et de Barcelone, Porta Palazzo fait partie du projet MedEmporion, le versant méditerranéen de l’association des marchés européens Emporion (qui regroupe également les Halles de Lyon, le Borough Market de Londres et le Központi Vásárcsarnok de Budapest). Cette association vise à promouvoir les marchés comme lieux de rassemblement social, de débats, d’échanges multiculturels, sans pour autant oublier la sécurité alimentaire. MedEmporion pourrait bientôt inclure d’autres fabuleux marchés méditerranéens, comme la Vucciria de Palerme ou le Bazar égyptien d’Istanbul.

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Rubrique : Turin

Le Paradis existe, les Doudes y sont passées… Imaginez une ancienne fabrique de vermouth transformée en temple de la production agro-alimentaire italienne de qualité. Ajoutez-y une grosse pincée d’esprit Slow Food et la volonté de privilégier des producteurs soucieux de leurs produits. Vous obtenez Eataly, une chaîne de marchés italiens contemporains d’où l’on repart les bras chargés, l’estomac plein et le portefeuille léger.

En 2006, Turin a hébergé un Salon du Goût organisé par le mouvement Slow Food. Quelques mois plus tard, le premier magasin Eataly a vu le jour dans cette ville, après trois années de préparation du projet et de rénovation de la fabrique de vermouth Carpano, à un jet de pierre des anciennes usines Fiat du Lingotto (celles avec la piste d’essai sur le toit !).

La philosophie initiale d’Eataly, une entreprise privée basée à Alba, était de s’associer à une petite vingtaine de producteurs d’aliments soucieux de qualité et de développement durable, et de distribuer leurs produits en réduisant les intermédiaires. En prenant des membres du mouvement Slow Food comme consultants, la direction d’Eataly s’inscrit dans une conception différente du métier de distributeur alimentaire.

Bon, et en vrai, ça ressemble à quoi ? Eataly, c’est un peu le Disneyland des amateurs de nourritures italiennes. Des stands de produits frais répartis dans un grand espace lumineux et entrelacés avec des kilomètres de rayonnages croulants sous une grande variété de produits non périssables artisanaux. Une sorte d’hybride de halles couvertes, d’épicerie fine et… d’Ikea ! Tout est alléchant, frais et très bien mis en avant pour faire craquer les gourmets.

Chez Eataly, les clients affamés peuvent casser la croûte : huit petits restaurants thématiques, deux cafés et un stand de gelati sont proposés. Au sous-sol, un restaurant gastronomique, Guido per Eataly. Également au sous-sol, un bar à bières, une collection de vins italiens à se pâmer et, comble du comble, de belles caves vitrées consacrées à la conservation parfaite des fromages ou des charcuteries. Ces caves se visitent, chacune avec sa température, son hygrométrie et ses parfums. Les Doudes ont pensé un moment y élire domicile pour toujours… Chez Eataly, il est possible d’acheter un jambon cru entier et de le conserver dans ces caves, en venant chaque semaine prélever quelques tranches pour la consommation familiale !

Eataly, c’est aussi de nombreux ateliers et autres événements thématiques si populaires qu’ils sont désormais annoncés dans La Stampa, entre les expositions et les séances de cinéma ! Succès oblige, les magasins Eataly ont rapidement essaimé à travers le nord de la péninsule : Bologne, Asti, Milan, Pinerolo… mais aussi deux succursales à Tokyo et une sur le point d’ouvrir à New York. Eataly, c’est également un site de vente en ligne… qui ne livre qu’en Italie. Mais que fait la police ?

Bon, soyons honnêtes, tout n’est pas rose chez Eataly. Pour une chaîne qui met l’accent sur la réduction des intermédiaires, les prix sont diablement élevés. De plus, les produits étant classés par producteurs, il est un peu difficile d’y faire un choix : on passe son temps à aller reposer des produits parce qu’on a trouvé mieux quelques mètres plus loin. Mais ne crachons pas dans le minestrone, Eataly sera une excellente raison de retourner à Turin !

Ouvert tous les jours de 10h à 22h30.
Via Nizza, 230 int.14 – 10126 Torino – Italie

www.eatalytorino.it

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Rubrique : Rome

Pour ceux qui font une escapade à Rome et qui cherchent une épicerie où trouver de bons produits alimentaires italiens, la Drogheria Innocenzi est une excellente adresse. Située dans le quartier du Trastevere, elle fournit également les Romains en ingrédients exotiques.

Les vieilles épiceries marinées dans leur jus se font rares dans la capitale italienne. Vous savez, celles qui donnent l’impression de replonger dans l’immédiat après-guerre, comme Izraël à Paris. Pourtant les Doudes en ont localisé une très fournie, à deux pas de l’église Santa Maria in Trastevere.

La Drogheria des frères Giovanni et Giancarlo Innocenzi est un fouillis sans nom… Mais les vendeurs, dans leurs blouses brunes d’une autre époque, sauront vous conseiller. En vrac (sans métaphore), on y trouve de multiples sortes de pâtes et de sauces qui vont avec, des céréales et des légumineuses (dont de très nombreux riz italiens), des douceurs transalpines (amaretti, canestrelli, petites couronnes au vin, confiseries, etc.), et une grande variété de spécialités locales venues de tous les coins de la péninsule.

Pour ceux qui aiment tartiner, la Drogheria Innocenzi a une incroyable sélection de miels (amandier, citronnier, lavande, etc.), des confitures artisanales originales (cédrat, bergamote, réglisse, piment, etc.) et surtout, surtout, la redoutable crème de noisettes Baratti & Milano, du café turinois fondé en 1858 (qui est au nutella ce que le béluga est aux œufs de lump… pas de mauvaises graisses ajoutées, juste des noisettes, du sucre, du cacao et du lait écrémé en poudre).

Vous y trouverez également de nombreux produits à base de truffes noires ou blanches : entières, en morceaux, en pâte, en huile parfumée, etc. Les alcools ne manquent pas à la Drogheria Innocenzi : un vaste choix d’eaux-de-vie de raisin (la grappa) ou d’autres plantes italiennes : figues, figues de Barbarie, etc.,

Fermé le dimanche et le jeudi après-midi (et le samedi après-midi l’été)

Piazza San Cosimato, 66 – 00153 Trastevere – Roma
+39 06 581 2725

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Rubrique : Paris

Les lecteurs et les lectrices du Festin nous demandent parfois où trouver tel ou tel ingrédient nécessaire pour préparer un plat du Proche ou du Moyen-Orient. Voici, pour les Parisiens, une adresse utile. Le supermarché libanais « Les Délices d’Orient », probablement le mieux achalandé de la région parisienne, est une mine d’or pour ceux qui aiment la cuisine méditerranéenne.

Fondée il y a une quinzaine d’années par Roméo et Claire El Hawly, l’épicerie libanaise « Les Délices d’Orient » s’est récemment transformée en un véritable supermarché où l’on trouve des produits frais et surgelés, des épices, des vins, des céréales, du café oriental, bref tout ce qu’il faut pour cuisiner libanais, grec, turc, égyptien, syrien, etc.

Nous y faisons provision d’épices de toutes sortes (sumac, za’atar, mastic, mahlep, etc.), de mélanges tout-prêts pour faire du salep ou du muhallebi, de tahina (la pâte de sésame), de baklava et de toutes sortes de pain plat libanais (khabez ou pita), d’amardine et de confiseries à la pistache ou à la rose, de mélasse de grenade, etc. Le rayon des alcools est bien fourni avec de nombreux vins libanais et un impressionnant assortiment d’arak (l’anisette libanaise).

Au rayon frais, on trouve une grande variété de fruits et de légumes, du yaourt et des fromages turcs, de l’halloumi, de la poutargue, de la corette surgelée (mouloukhiyeh, pour faire le plat du même nom), des pizzas dites « arméniennes », etc. Un rayon traiteur propose des manouché (sandwich-pizza libanais parfumé avec du fromage labneh, du za’atar, du sumac, des épinards, etc.), des mezze divers et d’autres spécialités. À deux pas du supermarché, « Les Délices d’Orient » ont également ouvert une pâtisserie – traiteur où il est possible de manger et donc de goûter des plats avant de les acheter.

Et pour ceux qui ont la chance de ne pas habiter à Paris (ou vice-versa), il reste Libanus, la grande épicerie libanaise en ligne, un classique efficace quand on ne veut pas bouger de chez soi !

Supermarché « Les Délices d’Orient »
Ouvert de 8h30 à 20h00 – Fermé le lundi.
53 avenue Émile Zola – 75015 Paris
+ 33 1 45 79 10 00

Pâtisserie – Traiteur « Les Délices d’Orient »
Ouvert de 12h à 14h30 et de 9h30 à 22h30 – Fermé le dimanche.
14 rue des Quatre Frères Peignot – 75015 Paris
+ 33 1 45 77 82 93

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Rubrique : Ouzbékistan

En Asie centrale, le marché est le cœur de la ville ou du bourg. Lieu de rencontres et d’échange, il a gardé toute l’importance qu’il avait autrefois chez nous. Récemment, le gouvernement ouzbek a entrepris de réaménager les marchés des principales villes du pays. Couleurs, sons, odeurs et dépaysement assurés.

Si vous avez la chance de passer par l’Ouzbékistan, ne manquez jamais de visiter le bazar du lieu où vous vous trouvez. Ici comme ailleurs, la visite du marché local renseigne le voyageur sur l’état économique du pays et sur la qualité de vie qui y règne. En été, les marchés ouzbeks montrent un pays de cocagne où l’agriculture s’est relevée des déboires de l’ère soviétique : fruits, légumes, herbes, épices, fruits secs, viande, vêtements, objets du quotidien, on y trouve tout et la profusion y est de mise.

Que ce soit Chorsu, le bazar de Tashkent à deux pas de la madrasa Kukeltach, ou celui de Samarcande à l’ombre des ruines de la gigantesque mosquée Bibi Khanum, ou celui de Boukhara derrière le magnifique mausolée des Samanides, ou celui d’Andijan dans la vallée de la Ferghana, les marchés ouzbeks vibrent de vie, de couleurs, de parfums, de cris, de musique… Tous ont été réaménagés selon le même principe : des bancs construits en dur sous un auvent que les commerçants et les producteurs locaux peuvent louer au mètre et à la journée. Organisés par type de produits, les marchés ouzbeks sont le cœur de la vie commerciale dans ce pays où les supermarchés restent exceptionnels.

À la belle saison, les étals croulent sous les montagnes d’herbes diverses, de tomates, de carottes oranges ou jaunes (indispensables pour préparer le plov national), d’abricots, de pêches… D’extravagantes pyramides de carottes râpées orange fluo voisinent avec des dizaines d’épices en vrac. Chacun vend sa production : poissons frits, brochettes, gâteaux, nougats, boules de kurut, etc. De petits jerrycans d’huile de coton (l’huile de table ouzbek) attendent le client à côté de collines de pastèques ou de célèbres melons de la Ferghana.

Dans les bourgs, les marchés sont plus modestes, moins organisés, plus poussiéreux, mais tout aussi peuplés de personnages directement sortis d’une enluminure persane. À l’extérieur du marché, le parking des ânes, immense, donne une idée de la popularité de ces lieux où tout s’échange : les biens, les nouvelles, les promesses… Longue vie aux marchés ouzbeks et à ceux qui les font vivre, qu’ils puissent résister longtemps aux sirènes des supermarchés et de la grande distribution, et rester le cœur battant des peuples d’Asie centrale.

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Rubrique : Paris

Si la cuisine perse est l’une des meilleures du monde, la préparer exige parfois de disposer d’ingrédients particuliers. Les Parisiens ont la chance de pouvoir se ravitailler dans plusieurs épiceries spécifiquement iraniennes. Ailleurs, il faut tenter sa chance dans des épiceries libanaises ou turques, plus courantes.

Pour cuisiner un bon khoresh, un ghormeh sabzi (ragoût aux herbes) ou un polo (riz garni), spécialités perses, il faut trouver les bons ingrédients. Dans le petit Téhéran du 15e arrondissement de Paris, rue des Entrepreneurs, il n’y a que l’embarras du choix puisque ce sont quatre épiceries iraniennes qui cohabitent à quelques numéros d’intervalle (et proches de l’excellent traiteur Mazeh). Elles proposent divers produits proche- et moyen-orientaux classiques (comme ceux des épiceries libanaises), ainsi que des produits typiquement perses. En voici quelques-uns.

Au rayon des fruits séchés, pour faire un bon riz à l’iranienne, ne manquez pas les baies d’épine-vinette (zereshk), les citrons perses (entiers ou moulus, limu omani), les griottes (albalu) ou les grains de grenade (nardun). Parmi les herbes et les épices, toutes sortes de mélanges pour les khoresh (dont le subtil advieh), les fleurs de coing (gol-e beh, dont on fait une pâte), les mélanges d’herbes pour le ghormeh sabzi, le poireau et l’ail sauvages (valak et barhang), les échalottes perses (musir), le célèbre safran iranien (za’feran) ou l’ajowan (zireh-ye kuhi). Essayez la mélasse de grenade (rob-e anar) ou le verjus (jus de raisins verts, ab ghureh).

Au rayon frais, en saison, les étonnants citrons perses (complètement dépourvus d’acidité), les prunes encore vertes (gojeh-sabz) et les amandes fraîches (chaghaleh) à grignoter salées, et de superbes grenades. Le fromage perse (panir, proche de la féta) voisine avec le kashk, une pâte plus ou moins épaisse préparée à partir de petit-lait (lactosérum) déshydraté, et dont on assaisonne divers plats (en particulier, la purée d’aubergines). Attention, le goût du kashk est un élément typique de la cuisine perse qui ne convient pas à tous les palais… Ces épiceries proposent également toutes sortes de pains plats et de pâtisseries de la famille des baklava, des ouvrages sur l’Iran, des CD de musique perse, de la vaisselle, etc.

Seule ombre au tableau, aucune de ces épiceries n’est vraiment accueillante. Le gourmand non perse qui s’y aventure se sent un peu surveillé et les épiciers ne semblent pas très désireux de faire connaître leurs produits. On est loin du proverbial sens du commerce des épiciers libanais ou turcs. Pour cette raison, nous ne pouvons vous en recommander une en particulier. Dommage…

(Dernière minute : chez Bazartche, il y a parfois un jeune vendeur enthousiaste qui est prêt à vous faire découvrir toute la boutique !!! Profitez-en !)

Les épiceries iraniennes de la rue des Entrepreneurs –  75015 Paris
Persépolis (au 57)
Eskan (au 62 bis)
Sepide (au 62 ter)
Bazartche (au 72)

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Rubrique : Porto

Si la visite du Mercado do Bolhão est fortement recommandée par les guides touristiques sur la ville de Porto, la surprise attend le visiteur. Comment imaginer que le marché principal de la deuxième ville du Portugal puisse être dans un tel état de délabrement ? En se promenant dans ses allées, on devine la vie qui a dû l’animer autrefois.

Situé au cœur de Porto, le Mercado do Bolhão est un vaste ensemble de bâtiments néoclassiques enserrant une cour et une galerie. Ces halles ont été inaugurées en 1914 sur un terrain acquis par la ville en 1837 pour réunir les commerçants qui jusque-là tenaient marché dans différents endroits de la ville. Construit sur une pente, ouvert de quatre portes, le Mercado do Bolhão a longtemps été le lieu où les habitants de Porto venaient acheter leurs produits frais et leurs fleurs. Aujourd’hui, malgré son statut de monument historique acquis en 2006, le Mercado do Bolhão se meurt par manque de volonté politique et de fonds.

En une dizaine d’années, le nombre de commerçants du Mercado do Bolhão est passé de 400 à 200. Sur la galerie, les marchands de primeurs proposent leurs produits (souvent directement issus de petits producteurs locaux) sur de pauvres tréteaux prêts à rendre l’âme. Une profonde tristesse règne sur les lieux qui peinent à montrer qu’ils ont connu des jours meilleurs. Les clients sont partis, morts ou attirés par les supermarchés, plus pratiques (le Mercado do Bolhão manque cruellement de parking à proximité).

Depuis les années 1990, des plans de restauration plus ou moins heureux se succèdent mais sans jamais démarrer, faute de fonds. Le dernier plan, proposé en 2007, prévoit la concession du Mercado do Bolhão à des investisseurs privés avec création d’un centre commercial et de logements ne laissant que 3 % de l’espace originel aux activités du marché. Du coup, les commerçants, les riverains et les personnes soucieuses de préserver l’histoire de Porto se mobilisent pour éviter que le Mercado do Bolhão n’abandonne sa vocation première.

Si vous visitez Porto, allez quand même vous promener au Mercado do Bolhão. Vous y verrez les restes d’un monde prêt à être englouti : petits kiosques en bois, fontaines, galerie bordée de fer forgé, fresques en azulejos, le Mercado do Bolhão est une vieille dame dont les charmes peuvent encore être aperçus sous l’outrage du temps.

Mercado do Bolhão
Entre la Rua de Fernandes Tomás et la Rua Formosa – Porto
Ouvert du lundi au vendredi de 7h à 17h et le samedi de 7h à 13h.

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Rubrique : Paris

Où trouver de la bonne charcuterie espagnole à Paris sans se ruiner ? Et du riz pour la paëlla ? Et du rioja pour faire descendre tout ça ? Dans un coin discret à deux pas de Montparnasse se cache une des meilleures épiceries espagnoles de Paris. El Bierzo, c’est le rendez-vous des amateurs.

Le Bierzo est une région d’Espagne à l’ouest de la province de León. C’est aussi le nom d’une épicerie espagnole de Paris. Une épicerie en deux morceaux au coin d’une rue. Dans une des moitiés (rue de l’Ouest), essentiellement des alcools. Un grand choix de vins espagnols, courants ou plus confidentiels. Dans l’autre moitié (rue Jules Guesde), le paradis des amateurs de charcuteries et de fromages espagnols.

Jambon serrano (issu de porcs blancs), ibérico (issu de porcs de race ibérique) ou bellota (les porcs ibériques se sont gavés tout un automne de glands et d’herbes sauvages, en liberté dans les bois), caña de lomo (charcuterie préparée à partir du filet mignon), morcilla (boudin noir à l’espagnole), longaniza (un chorizo long en forme de U), sobrasada mallorquina (une saucisse souple dont on tartine ou cuisine la pâte), El Bierzo possède un choix de charcuteries digne des marchés espagnols et qui parfument la boutique au pimentón de la Vera. On y trouve également d’autres trésors : bonite et autres produits de la mer en conserve, polvorones et autres gâteaux de Noël, turrón, huile d’olive, etc.

Le plus drôle chez El Bierzo… c’est le patron ! À lui tout seul, il assure l’animation (qui permet de tolérer la queue qui se forme assez souvent dans la boutique…). Avec un accent du sud-ouest bien frappé ou en version espagnole, il transforme son comptoir en scène de théâtre et fait un spectacle bien rôdé où son jeune commis joue les faire-valoir avec une résignation amusée.

Ouvert du mardi au samedi de 10h à 13h30 et de 15h à 20h, le dimanche de 10h à 13h.

29 rue de l’Ouest – 75014 Paris
+33 1 43 20 41 52

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Rubrique : Paris

Depuis quelques années, les épiceries « indiennes » poussent comme des champignons dans Paris. Celle que les Doudes pratiquent se trouve dans le quartier tamoul, au métro La Chapelle. VS.Co Cash & Carry se distingue par son choix et la qualité de ses produits frais.

vs.co #1 vs.co #2 vs.co #3 vs.co #4

Comme les restaurants éponymes, les épiceries « indiennes » de Paris sont en fait rarement tenues par des Indiens ! Elles appartiennent le plus souvent à des Pakistanais ou à des Tamouls sri-lankais. Néanmoins, on y trouve un éventail très large d’ingrédients utilisés dans la cuisine du sous-continent.

VS.Co Cash & Carry est l’un des très nombreux supermarchés indiens du quartier de la Chapelle et des rues voisines. Du mardi au dimanche, une foule compacte et bigarrée s’y presse. En effet, le choix y est vaste : fruits et légumes, épices, conserves, riz basmati, cosmétiques, presse, boissons, etc. Lorsque les Doudes s’y rendent, ils y font provision de cardamome en poudre, de graines de sésame, de moutarde ou de pavot, de mini-aubergines pour la confiture, d’eau de rose, etc.

On y trouve également un produit étrange : le chyawanprash… Cette pâte très épaisse est un produit de la médecine ayurvédique. On retrouve mention du chyawanprash dans des écrits ayurvédiques datant de trois siècles avant notre ère. Elle contient essentiellement du miel, du sucre et de l’amla d’Inde (Phyllantus emblica ou Emblica officinalis), une plante de la famille des euphorbes. Cette plante est traditionnellement utilisée dans la médecine ayurvédique comme tonique général, reconstituant et pour renforcer les défenses immunitaires. Les baies d’amla (ou « groseilles épineuses indiennes ») sont très riches en vitamine C et en polyphénols (substances antioxydantes).

Le chyawanprash contient également une quarantaine d’autres plantes et des épices variées (poivre, cardamome, cannelle, etc.). Ce remède se prend dilué dans de l’eau chaude ou tartiné sur du pain, en cures régulières, un peu comme le ginseng dans les cultures extrême-orientales.

Quand vous irez chercher vos épices et vos papadums (les galettes indiennes croustillantes) chez VS.Co Cash & Carry, n’oubliez pas votre potion magique pour passer l’hiver en bonne santé !

197 rue du Faubourg Saint Denis – 75010 Paris
+ 33 1 40 34 71 65

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