Rubrique: Beyrouth

Amis du slow food, saviez-vous que ce mouvement du bien-manger est également présent au Liban ? Au péril de leur svelte ligne, les Doudes sont partis enquêter sur place et ils ont trouvé Tawlet, le restaurant qui fait de la résistance pour préserver la culture gastronomique traditionnelle du Pays des cèdres.

Tout a commencé en 2004, quand Kamal Mouzawak, un travailleur social issu d’une famille d’agriculteurs, a créé le premier (et le seul à ce jour) marché paysan de Beyrouth, Souk el Tayeb (« le marché des bonnes choses »). Après des années passées à essayer de retrouver des ingrédients oubliés et des recettes enfouies dans les mémoires (la guerre était passée par là), son initiative avait pour but de soutenir les petits producteurs locaux et de relancer les traditions culinaires du Liban.

Le succès de Souk el Tayeb aidant, des ateliers de cuisine ont été mis en place pour permettre aux producteurs de venir cuisiner des recettes de leur région à Beyrouth. De fil en aiguille, l’idée d’un restaurant fondé sur le principe du producteur-cuisinier a germé et, en novembre 2009, le restaurant Tawlet (« la table ») est né. Chaque jour de la semaine, un producteur différent vient y préparer un buffet pour le déjeuner, avec des recettes régionales dont certaines n’avaient plus cours à Beyrouth.

Le jour où les Doudes y ont posé leurs papilles, le buffet était assuré par une dame Zeina Hayek Ibrahim : des kebbeh (les croquettes de boulgour) farcies à la viande confite (awarma), des escargots, des feuilles de vigne et de petites courgettes farcies, des salades d’herbes, des légumes en ragout… Également au menu, du hrissé de poulet, une sorte de blanquette de blé concassé et de poulet cuisinée par les Chrétiens le 15 août et par les Musulmans le jour de l’Achoura. Un pont culinaire entre deux communautés du Liban qui ne vivent pas forcément en harmonie aujourd’hui.

Les desserts étaient décadents avec une mention spéciale pour l’osmaliyeh : deux « galettes » de vermicelles croustillants enserrant une couche de crème rappelant la ricotta fraîche, le tout arrosé d’un sirop à la fleur d’oranger. Ah, pouvoir se noyer dans une citerne d’osmaliyeh… Côté boissons, Tawlet propose de la citronnade et de l’arak (l’anisette libanaise) à volonté.

L’initiative Souk el Tayeb/Tawlet a également donné naissance à d’autres boutures : la commercialisation de produits alimentaires artisanaux sous la marque Dekenet Souk el Tayeb (les Doudes ont ramené du za’atar, de l’eau de fleurs d’oranger, de l’eau de sauge et du kishk, une poudre de yaourt et de blé concassé fermentés) et, bientôt, la création de « maisons communales de tradition » (Beit Loubnan), des centres villageois de rencontre et d’activités autour des producteurs et des artisans locaux, avec chambres et tables d’hôte. Enfin, Tawlet organise également des cours de cuisine libanaise tous les mercredi après-midi (sur rendez-vous).

Formule Buffet : 40 000 LL par personne (environ 20 €)
Formule Business (plat du jour, Lu-Ve) : 15 000 LL par personne (environ 7,5 €)
Buffet de producteurs du lundi au vendredi, de 13h à 16h.
Samedi et Dimanche, brunch-buffet cuisiné par des professionnels, de 12h à 16h.

Au fond d’une impasse donnant dans la rue Naher, n°12 (Jisr el Hadid), juste avant le Spoiler Center, le fleuriste Anthurium fait le coin…
Mar Mikhaël – Beyrouth
+961 1 448 129
soukeltayeb.com
tawlet.com

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ayset

24 août 2011

C’est très inspirant pour les autres cuisines qui perdent un peu de leurs saveurs originelles dû aux manques d’ingrédients locaux..

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