Rubrique: Boissons

Non, ce n’est pas la femme du clown… Verrrry funny ! La boza, c’est l’élixir énergétique des peuples turcophones, la boisson qui vous remet un janissaire en selle en plein cœur de l’hiver. Pour les palais novices, c’est une expérience gustative inédite, acide mais sucrée, crémeuse mais sans matière grasse.

La boza est une boisson fermentée traditionnelle d’Asie centrale que l’on retrouve aujourd’hui du Kirghizstan à la Serbie, sur les traces de l’Empire ottoman. Elle est particulièrement présente en Turquie où elle représente, avec le salep, l’un des plaisirs gustatifs de l’hiver. Même si les moyens modernes de réfrigération font que l’on en trouve désormais en été, la boza reste la boisson revigorante des frimas (avec un millier de calories par litre, elle peut l’être…) et des… femmes qui allaitent.

En Turquie, la boza est essentiellement fabriquée à partie de millet, les petites graines traditionnellement vendues pour les canaris… Après avoir été décortiquées, les graines de millet sont broyées, bouillies puis mises à refroidir dans de grands plats. Cette purée est ensuite filtrée, sucrée pendant le processus de fermentation et additionnée d’eau pour obtenir une consistance crémeuse (mais encore liquide).

Parce qu’elle est légèrement fermentée, la boza contient moins de 1 % d’alcool (mais certains producteurs en font sans alcool pour les musulmans pratiquants). D’une jolie couleur jaune poussin, la boza est légèrement acide mais cette première impression est rapidement atténuée par sa douceur. Fraîche, elle ne « pique » pas mais, après quelques jours, elle devient presque gazeuse (et n’est plus consommée). En Turquie, la boza est servie avec un soupçon de cannelle en poudre et des pois chiches grillés qui apportent une touche de croquant à l’affaire.

La boza n’est plus une boisson populaire parmi les jeunes générations turques. Si vous passez par Istanbul, ne manquez pas d’aller goûter de la boza de qualité dans la seule bozacısı (« débit de boza ») encore debout. Située dans le quartier de la Süleymaniye, la maison Vefa a été fondée en 1876 et continue d’être gérée par la famille des fondateurs. Avec son décor de bois blond et de faïences, et ses piliers couverts de miroirs à facettes, elle fait penser à l’enfant naturel d’un café portugais et d’une disco des années 1970.

Trouvez-y une place pour poser vos fesses, allez au comptoir chercher un verre de boza ultrafraîche (notez au passage les énormes seaux de marbre où est entreposée la boza) et laissez-vous aller à l’expérience de cette boisson d’un autre temps. Si vous souhaitez y jeter quelques pois chiches grillés, l’épicerie en face se fera un plaisir de vous en vendre dans un sachet de papier très vintage.

Ouvert tous les jours de 8 à 23 h – 1 € le verre.

Vefa Bozacısı
Katip Çelebi Caddesi 104/1 (mais le magasin est au début de Vefa Caddesi sur la gauche)
Vefa – Istanbul – Turquie
www.vefa.com.tr

2 grains de sel

joost brantjes

15 mars 2011

Belles photos. Espère de goûter la boza un jour.

cathy

18 mars 2011

Ca doit être parce que je ne suis pas janissaire et que je n’ai pas besoin d’être remise en selle……….. mais j’ai goûté la boza en Bulgarie…. pas fan….. ! Ton article est toujours aussi intéressant…. bravo donc !

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