Rubrique : Paris

Lorsqu’une chaîne de restaurants végétariens respectée dans toute l’Inde du Sud possède une succursale à Paris, les papilles doudiennes frétillent d’impatience. Saravana Bhavan est un fragment de Madras qui aurait atterri intact au pied de la Gare du Nord. Brut de décoffrage, sans chercher à s’adapter aux palais des Parisiens.

Au départ, il y a un restaurant végétarien ouvert en 1981 à Madras, dans le Tamil Nadu, par un Mr Rajagopal, dit Annachi. L’objectif : offrir une nourriture végétarienne variée, fraîche et bon marché. Trente ans plus tard, il existe plus de 70 restaurants Saravana Bhavan à travers le monde, dont la moitié hors d’Inde, essentiellement dans les lieux où des Tamouls se sont installés, fuyant la pauvreté ou la guerre civile au Sri Lanka.

La France fait partie, avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, des pays européens où la famille Rajagopal a ouvert l’un des ses restaurants. Une belle chance de découvrir une cuisine de l’Inde du Sud authentique et bon marché. Il suffit de voir la foule qui s’y presse, Indiens, Sri Lankais et routards mélangés, pour savoir qu’on a trouvé le bon coin. Au prix, parfois, d’un service débordé qui rend les commandes un peu aléatoires…

Chez Saravana Bhavan, la carte fourmille de plus d’une centaine de plats végétariens, pour la plupart des classiques de la cuisine sud-indienne : dosa de toutes sortes (de gigantesques crêpes à tremper dans des sauces variées), thali (les plateaux-repas indiens), idly (des sortes de pancakes servis dans une soupe de lentilles épicée, le sambar), avial (un plat de légumes à la noix de coco), curry et ragouts de légumes, pulao (riz garni), etc. Quelques plats d’inspiration chinoise viennent étrangement enrichir la carte.

Les Doudes ont un faible pour les kaima idly, des micro-pancakes de farine de riz et de lentille, frits et accompagnés d’une sauce rouge ultraparfumée, ainsi que pour le south indian thali, si parfaitement similaire à ceux qu’ils ont dégusté là-bas. Sur leur liste également, le navarathan pulao, un riz sauté aux fruits frais, et l’avial, si savoureux.

En dessert, les rava kesari, de petits gâteaux de semoule aux noix et aux raisins, et arrosés de ghee (le beurre clarifié). Pour les plus courageux, le très riche falooda, un mélange de graines de sago (pensez « tapioca »), de vermicelles, de fruits frais, de gelée de fruits et de… glace à la vanille ! Les jours de fête hindous, divers desserts traditionnels sont également proposés.

En boisson, essayez le badham kheer, une sorte de lait d’amandes aux épices et terminez votre repas avec un vrai masala chai, un thé au lait épicé, riche et puissant comme dans les échoppes indiennes.

Environ 15 € par personne, tout compris.
Ouvert tous les jours de 10h30 à 23h.

170 rue du Faubourg Saint-Denis – 75010 Paris – France
Tél : +33 1 40 05 01 01

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Rubrique : Paris

Une fois n’est pas coutume, les Doudes se sont fourvoyées dans un temple végétarien bobobio pas très loin du Canal Saint-Martin. Au péril de se choper une colite par excès de cellulose, nous sommes allés explorer Soya, le resto qui monte au firmament de la broutitude parisienne. Eh bien, même pas mal… et nul besoin d’escale chez MacDo en rentrant !

À Paris, les restaurants bio poussent comme du chiendent un jour de grève des herbicides. Par exemple Soya, jeune maison de la rue de la Pierre-Levée, une rue mal famée du XIe arrondissement (dixit la patronne : « Ici, c’est la rue des mauvais garçons ! »). Bon, ça reste quand même le XIe, la Place des Fêtes est à une distance respectable, pas trop de risque pour le bobo parisien et son beach cruiser Electra acheté à prix d’or chez « en selle Marcel ».

Chez Soya, comme son nom l’indique, on aime le soja et ses déclinaisons sans fin : tofu, tempeh, miso, shoyu, etc. Mais pas seulement. Dans un ancien atelier, lumineux et sobrement décoré, se croisent moults danseurs anorexo-macrobioteurs et autres gougnotes biobiotes pour déguster une cuisine assez inventive qui parvient souvent à sortir de l’ornière granole du végétarianisme morose.

Bon, si on vous dit les plats, ça ne va pas vous faire turgescer la papille, tout cela reste bien classiquement veggie : hoummous, mezze, caviar végétal ou d’algues, tarte courgette/feta, tian, moussaka, risotto, etc. Mais le hoummous est au dukkah (amandes et noisettes pilées mélangées avec des épices), le couscous’ soy est à la semoule de blé complet ou au quinoa, les lasagnes sont délicieuses et on y sert de la SOYcisse fumée…

Les desserts sont tout aussi classiques (crumbles, moelleux amande/noisette ou chocolat, tartes) mais comme la carte change souvent, ce sont plutôt des variations innovantes sur des thèmes archiconnus. Malgré son orthodoxie végétarienne (voire vegan), Soya réussit à plaire par un usage intéressant des épices et une nette touche moyen-orientale.

Pour un repas complet entrée-plat-dessert, comptez 30 € le soir. À midi en semaine, Soya propose des formules à 16 € (entrée-plat-café/thé ou plat-dessert-café/thé) ou 19 € (entrée-plat-dessert-café/thé). Le dimanche, à partir de 11h30, un brunch all-you-can-eat à 23,50 € mais on vous le déconseille, la cuisine ne suit pas le rythme infernal des mandibules (ça bouffe, un danseur… même anorexique) et ça se bat autour du buffet (c’est agressif, une lesbienne hypoglycémique).

Pour l’anecdote, Soya propose un coca bio, mais les Doudes ont froncé le museau…

20 rue de la Pierre-Levée – 75011 Paris
+33 1 48 06 33 02
Remise de 10 % sur les plats à emporter
www.soya75.fr

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Rubrique : Boissons, Cafés, Paris

Parisiens, vous en avez marre de votre cafetière à dosettes, des cafés-de-la-machine-du-bureau, des express hyperacides du café du coin ou des cafés mondialisés de la sirène verte ? Alors les Doudes ont la solution : un salon de dégustation qui propose des cafés de terroir sélectionnés venus du monde entier. Un salon mais pas seulement…

Cachée à l’ombre de la Cité internationale des arts, la Caféothèque est à la fois un lieu de dégustation, une torréfaction, un magasin de cafés, une école, un conservatoire des variétés de café et, derrière tout ça, une entreprise d’importation (sous la marque Soluna Cafés). Depuis sa création, la Caféothèque a formé des dizaines de baristi (les sommeliers/torréfacteurs) et de jeunes entrepreneurs désireux de se lancer dans le commerce éthique des plus de 50 000 cafés de terroir existant à travers le monde.

Tout démarre en 2001 avec une association lyonnaise, Connaissance du café, fondée par une Guatémaltèque, Gloria Montenegro, et son mari Bernard. Dans un pays comme la France où il existe une culture du vin, du parfum et du thé, Gloria Montenegro fait le pari que le concept de caféologie, pendant de l’œnologie, pourrait prendre. En 2005, devant le succès de l’association et de son Académie de caféologie, une entité commerciale est créée pour importer des cafés de petits producteurs et, ensuite, ouvrir un salon de dégustation.

Si, pour vous, le café se résume à la couleur du paquet ou à quelques marques italiennes, vous allez être surpris. À la Caféothèque, la carte propose une petite vingtaine de cafés venus d’une dizaine de pays. Parmi ceux dégustés par les Doudes, le Yergacheffe d’Éthiopie (parfums de marrons grillés, zeste d’orange et amande), le Misti du Pérou (fruits rouges et… glaïeuls), le Finca Las Nubes du Nicaragua (papaye verte, pamplemousse, malt), le M’Zuzu Farm du Malawi (fruits rouges confits, patate douce).

Vous y trouverez même du Jacu Bird Special (truffe, agrumes confits, amande) dont l’arôme si particulier tient au fait que, avant d’être récolté, le grain de café est digéré par un oiseau, le Jacu… Ne faites pas la grimace, le Kopi Luwak d’Indonésie, le café le plus cher au monde, est lui digéré par la civette palmiste, une sorte de furet local.

Si vous vous demandez ce qui ce cache derrière le monde impitoyable de la culture du café, si vous voulez découvrir ses richesses et aller au-delà des mélanges commerciaux dont nous nous contentons la plupart du temps, si vous voulez savoir pourquoi la torréfaction est aussi délicate, personnelle et décisive que l’élevage d’un grand cru vinicole et si vous souhaitez éduquer votre nez et votre bouche alors filez à la Caféothèque, un endroit comme aucun autre à Paris.

De 2,2 à 2,8 € la tasse (sauf pour les cafés bios et le Juca Bird, 8 €)
6,5 € la cafetière à piston

52, rue de l’Hôtel de Ville – 75004 Paris
+33 1 53 01 83 84
lacafeotheque.com

 

 

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