Rubrique: Restaurants & lieux de perdition

Cucuron, vous connaissez ? Cessez de rire, Cucuron, c’est un charmant petit village sur le versant sud du Luberon, connu pour son grand bassin entouré d’une trentaine de platanes bicentenaires qui forment comme une cathédrale végétale. Eh bien, au bord de ce bassin, il y a une petite maison transformée en restaurant chic.

Depuis une trentaine d’années, le Luberon est devenu un haut lieu de villégiature pour une certaine bourgeoisie fortunée parisienne, comme pour de nombreux touristes qui viennent y trouver une Provence idéalisée par les magazines. En conséquence, de nombreux restaurants gastronomiques y ouvrent (et y ferment…) pour satisfaire cette clientèle saisonnière. Les autochtones gourmands, comme l’une des unités doudomaternelles, en profitent également pour festoyer, préférablement hors de la saison touristique pour éviter d’être importunés par les overliftés germanopratins…

Depuis 2007, dans l’ancien café de la place de l’Étang renommé la Petite Maison de Cucuron, le cuisinier Éric Sapet propose sa vision de la cuisine provençale (oui, Éric Sapet à Cucuron…, ça fait pouffer la Doude scatophile). Ancien de la Tour d’Argent, de la Marée et du Mas des Herbes blanches (un hôtel-restaurant de Joucas, de l’autre côté du Luberon), Éric Sapet connaît bien les produits du terroir mais n’hésite pas à les mettre en valeur différemment en convoquant des saveurs orientales. Récemment, Éric Sapet a repris le Bistrot de Mogador à Fontvieille et placé deux acolytes en charge de la Petite Maison.

La Petite Maison propose deux menus à plats fixes (menu maison à 40€, menu de saison à 60€) qui changent toutes les semaines selon le marché. Le soir où les Doudes y firent bombance, le menu de saison proposait un ballotin de foie gras au coulis d’abricot-oignon-cardamome (une tuerie…), des raviolis de crustacés sur lit de courgettes et d’épinards au jus de carapaces (beaucoup trop salés), un tendrissime filet de Simmenthal (une race de vache des Alpes) et sa fricassée de cèpes, couvert de lamelles de truffe (beaucoup de lamelles de truffe, crues et croquantes, on aime ou on aime pas…), un délicieux Banon coulant à souhait (Banon, village de Haute-Provence et patrie doudienne…) et une tarte tropézienne aux framboises (décevante avec sa pâte un peu sèche). Le tout arrosé d’un excellent Vinsobres (domaine de Montine), non sans au préalable avoir renvoyé deux bouteilles de Vacqueyras qui perlaient.

De l’avis des convives, l’expérience était à la fois intéressante et décevante. Il y avait de l’original (le coulis), du délirant (la truffe crue en copeaux épais, genre « mangée à même le sol ») et du décevant (le dessert et un excès généralisé de sel). De plus, pour une cuisine censée être décidée par le marché, faire manger des cèpes et de la truffe en juillet relève de la plaisanterie.

Tous les samedis, Éric Sapet propose des cours de cuisine qui viennent d’être édités aux Éditions du Chêne. Un coup d’œil rapide à l’ouvrage révèle des trésors d’inventivité qui étaient certainement partis en congés le soir où nous sommes allés manger à la Petite Maison.

Place de l’Étang – 84160 Cucuron
+ 33 4 90 68 21 99
www.lapetitemaisondecucuron.com

2 grains de sel

christine

20 août 2010

Que nenni !!!! Il s’agit, suivant la photo, tout simplement de truffe d’été (Tuber aestivum pour les puristes) que le restaurateur doit acheter entre 100 et 200 € le kilo ! différente de la méléno, moins goûteuse, au goût assez « champignonné », elle se cuisine différemment…..

les doudes

20 août 2010

Woah ! Merci de la précision ! « Elle se cuisine différemment »… mmm là elle n’était pas cuisinée du tout. Tranchée telle qu’elle. Crounchcrounchcrounch…

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